la biodiversité

Biodiversité et espèces invasives

A l’heure où chacun affiche des ambitions en faveur de l’action climatique, nous avons la responsabilité de nous occuper de l’environnement. Protéger la biodiversité est essentiel mais ne s’invente pas. Ce n’est pas seulement un état d’esprit, c’est un véritable savoir-faire.

Qu’est-qui menace la biodiversité ?

Les espèces invasives constituent l’une des plus grandes menaces pour la biodiversité.

Qu’appelle-t-on une espèce invasive ?  C’est une espèce végétale ou animale qui :

  • prolifère à un moment et un lieu donnés
  • et dont l’effectif est alors suffisamment important pour provoquer des nuisances.

Il s’agit soit d’une espèce autochtone soit d’une espèce exotique envahissante (EEE). Une EEE est un organisme vivant introduit volontairement ou non dans un nouvel écosystème, et qui s’y propage avec des conséquences négatives.

D’après une étude de l’University College de Londres, publiée dans Frontiers in Ecology and the Environment, les espèces exotiques sont le principal facteur des extinctions mondiales récentes parmi les animaux et les plantes.

Comment une espèce devient-elle proliférante ?

Toute espèce dans un milieu qui lui est favorable devient invasive. Chacune s’adapte à un type de biotope et disparait si celui-ci se dégrade.

Pour persister dans l’environnement, une espèce a besoin sur son territoire de :

  • se nourrir,
  • se protéger des agressions,
  • se reproduire suffisamment.

Certaines EEE régressent avec le temps, victime de parasitoïdes et de prédateurs. Cette réaction de l’écosystème est donc rendue possible grâce à la biodiversité, si celle-ci est importante. Mais ce n’est pas toujours le cas (frelon asiatique) et cette réaction prend du temps.

Invasions biologiques : les conséquences

La prolifération des espèces invasives a des conséquences sur l’environnement, par ailleurs perturbé. Tout ceci fonctionne tel un cercle vicieux, notamment dans le cas des EEE :

  • la perturbation des écosystèmes entraine une dégradation de la biodiversité ;
  • cette dégradation favorise l’acclimatation des EEE ;
  • elles agressent les espèces autochtones ;
  • elles accélèrent la dégradation de la biodiversité.

Actuellement, la biodiversité s’uniformise et 1 % des espèces vivantes disparaissent globalement chaque année (perte irréversible).

Protéger la biodiversité

Une espèce envahissante empêche les autres de se développer. Il faut donc maitriser ce bio-agresseur pour que la biodiversité reprenne le dessus. Or, rien n’est moins simple.

Tout d’abord, qu’on s’en prenne à des insectes ou à des adventices (mauvaises herbes), il faut très faire attention. Les insecticides basiques ont un très large spectre. Ils portent profondément atteinte à la biodiversité et détruisent tous les arthropodes et arachnides. Il en va de même avec les herbicides.

Les méthodes généralistes ont en outre le gros défaut de, finalement, sélectionner les espèces les plus résistantes et donc de créer un problème encore plus durable.

Le biocontrôle

Plusieurs fois dans l’histoire, les humains ont voulu contrôler la prolifération d’une EEE en introduisant un bio-agresseur, comme en témoigne l’exemple de la Jamaïque, où les rats causaient d’importants dégâts dans les plantations de canne à sucre.

Des fourmis de feu tropicale, qui normalement détruisent les nids de rats, ont été implantées sans résultats. Des furets ont alors été introduits, une fois de plus sans succès. Les crapauds buffles introduits ensuite n’ont pas donné de meilleurs résultats, ni les mangoustes…

Finalement, au lieu d’une (le rat) ce sont cinq espèces invasives qui se sont installées. De nombreuses espèces indigènes ont vu leurs populations s’effondrer et les rats ont continué à proliférer.

La lutte biologique ne se solde évidemment pas toujours par un échec. Mais gardons en tête que les bonnes intentions ne suffisent pas : lutter contre les EEE est compliqué et il nous faut rester humble quant aux méthodes utilisées.

Faire confiance à la nature

Le nombre des espèces présentes dans le monde diminue. Ainsi beaucoup d’actions visent à recréer leur développement. Cependant, il semble surtout approprié dans un premier temps d’éviter la domination de espèces invasives qui bloquent le développement de la biodiversité.

Pour cela, nous devons redonner à la nature son espace de liberté. Tout l’art consiste à maîtriser par des actions ciblées uniquement les espèces excessives, sans supprimer les autres et en « laissant faire » la nature.

Ces mesures complémentaires, réfléchies et spécifiques, permettent d’accompagner la nature. Maitriser les effectifs et prévenir les nuisances est un travail de professionnels hautement qualifiés. Pour organiser cette lutte, ils effectuent un diagnostic précis et utilisent plusieurs méthodes adaptées à la situation, autant que possible sans recours aux insecticides ni aux herbicides.

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